Alors que la France connaît une accélération sans précédent de la transition énergétique, une initiative parlementaire inattendue vient d’envoyer un signal particulièrement préoccupant à tout l’écosystème des énergies renouvelables (ENR).
1. Un moratoire surprise, en pleine urgence climatique
Alors que la transition énergétique s’accélère partout dans le monde, la France a surpris en votant, jeudi 19 Juin, un amendement parlementaire imposant un moratoire sur toute nouvelle installation éolienne et solaire. Loin d’un simple débat technique, ce vote marque un tournant politique inquiétant : celui d’un repli idéologique sur les seules technologies décarbonées, compétitives et disponibles à court terme.
Ce moratoire, porté par une minorité de députés, arrive en pleine urgence climatique, alors que les investissements dans les énergies renouvelables se multiplient et que les entreprises du secteur construisent une filière dynamique, porteuse d’emplois, d’innovation et génératrice de valeur pour les territoires.
2. Une attaque politique contre la science et l’industrie
Les promoteurs de ce moratoire justifient leur position par un manque supposé d’études sérieuses sur les énergies renouvelables. Pourtant, les analyses menées par RTE, après trois ans de travaux et la mobilisation de centaines d’experts, ont comparé tous les scénarios possibles à horizon 2050, en incluant le nucléaire, les énergies renouvelables, les coûts, la sécurité du réseau et les emplois.
Le refus de reconnaître ces travaux pour réclamer une “vraie étude” laisse penser qu’il ne s’agit pas d’une demande de rigueur, mais d’un refus de conclusions qui dérangent. Une forme de négation de la science et de la planification énergétique, au profit de convictions personnelles.
3. Ce que ce signal dit du climat politique français
Même si ce moratoire a peu de chances d’être appliqué – en raison de l’opposition gouvernementale, de sa probable incompatibilité avec le droit européen et du filtre du Conseil Constitutionnel – le signal envoyé est profondément inquiétant. Il montre qu’en France, une avancée majeure comme la transition énergétique peut être mise en pause par des manœuvres parlementaires minoritaires.
Pour les professionnels du secteur, ce type de revirement brutal est un frein à la planification, à l’investissement, et à la mobilisation des talents. Il souligne aussi le besoin urgent de cohérence politique, de vision de long terme, et de leadership éclairé pour accompagner la transformation du pays.
En second passage, avec des députés présents à l’Assemblée, le moratoire a été refusé. La prochaine étape est désormais prévue au Sénat, le 8 juillet.
Construire plutôt que défaire
Alors que nous bâtissons chaque jour une filière énergétique moderne, résiliente et respectueuse de notre planète, il est vital de rappeler que la France ne peut pas se permettre des pauses idéologiques. Elle a besoin d’élan, de stabilité et de décisions alignées avec l’intérêt général.
La transition ne se joue pas dans les invectives ou les coups de force, mais dans l’action, la responsabilité et la confiance dans la science.